Journal d’une maman en quarantaine / Jour 35

Quand j’ai commencé à écrire ces articles sur le confinement, je me disais « chouette, ça fera un souvenir ». Je me disais que c’était un laps de temps particulier et qu’il fallait absolument en profiter pour faire tout ce pourquoi on n’avait ordinairement pas le temps. Je voulais mettre à profit chaque jour, avancer dans le jardin, avoir un roulement continu dans les lessives, gérer comme un chef le garde-manger, faire l’école à la maison aux enfants et leurs proposer plein d’activités créatives…

Tu t’en doutes, ce n’est pas tenable. Je ne suis pas une machine et au bout de deux semaines, je commençais un peu à disjoncter. Où était le temps pour moi ? Le temps pour mon couple ? Le moment de relâchement ? Le temps à gaspiller ou à jouer ? Au final, c’est surtout beaucoup de pression que je me suis mise sur les épaules en plus d’une situation qui s’avère parfois pesante pour le moral. Bref, j’ai débrayé et ralenti le rythme. Tout du moins, j’ai accepté que je ne pouvais pas tout faire et que cette période était sans doute partie pour durer…

Voila donc 35 jours aujourd’hui que je ne suis pas sortie de chez moi. Pas pour aller faire les courses, pas pour aller faire une balade à pieds ou à vélo pas même pour traverser la rue. 35 jours c’est rien à l’échelle d’une vie, mais 35 jours ça représente quand même plus d’un mois à être coupé du monde. J’ai donc eu envie de te partager mon premier bilan de confinement.

Se lancer dans un poulailler

Depuis toute petite, je rêvais déjà d’avoir des poules. D’ailleurs, en retrouvant mon livre de retho, cette envie se confirme puisque je souhaitais adopter trois poules (et aussi une chèvre et un cochon… mais ça, c’est une autre histoire). Mais avec notre rythme de vie, nos trois pixels, nos deux chiens et notre amour pour les voyages, ça n’était pour nous « pas possible ».

Avoir des poules, ça voulait dire être responsable d’encore plus de bouches becs à nourrir, s’angoisser pour leur santé et sécurité, devoir s’organiser pour elles quand on s’absente et puis prévoir toute l’infrastructure pour les accueillir. Bref, même si c’était une envie ancrée depuis longtemps, j’avais fini par renoncer.

Et puis, il y a eu le confinement. Rapidement ce qui nous a manqué, ce sont les produits essentiels comme les oeufs, le beurre et les légumes. On a réalisé qu’on n’était pas du tout libres dans notre consommation. Et si cette situation était amenée à durer, on pouvait changer les choses et devenir plus autonomes, notamment avec des poules et un potager (non, je n’adopterai pas de vaches). On a donc dévoré des dizaines et des dizaines de vidéos tuto et de blogs sur l’aménagement d’un poulailler, les choses à savoir et les bons soins à apporter à nos copines à plumes.

On avait du temps pour mettre tous ces conseils en place. Le challenge allait être de pouvoir construire le poulailler uniquement avec les matériaux dont on disposait. Heureusement, avec notre grande maison en travaux, on avait un grand stock de bois et une vraie quincaillerie ! Le chéri a alors élaboré un plan en partant d’un exemple trouvé sur le net (avec les mesures conseillées et adaptées à trois poules).

Et je dois dire qu’il a fait un travail incroyable. En trois jours de travail intensif, la demeure des poulettes était prête ! Si cela vous intéresse je vous partagerai un article complet sur la construction du poulailler et toutes les choses intéressantes à savoir quand on décide d’adopter des poules.

Depuis, on est dingues de nos drôles de filles. Voila déjà quelques semaines qu’elles font partie de la famille et je dois avouer que on ne se lasse pas de les regarder et de leur faire des câlins. Les enfants aussi les adorent et veillent à ce qu’elles aient toujours des morceaux de pissenlits et de l’herbe à disposition. Et depuis deux jours, nous collectons nos premiers œufs !

Et comme vous pouvez le voir sur la photo, aujourd’hui, les enfants ont récolté une autre sorte d’œufs… ceux qui font sourire et qui fondent au soleil ! Les cloches de Pâques sont arrivées un peu plus tard chez nous puisque lundi passé, nous fêtions les 4 ans des twins.


Jardin / Potager

Avec une météo pareille, on a quasiment passé tout notre confinement dehors. D’une part, parce que c’est une chance d’avoir un jardin, surtout en cette période. Cela nous a permis de ne pas nous sentir enfermés. Et d’autre part, parce qu’il faut l’avouer, il y avait du pain sur la planche (et ça n’avait jamais été en haut des priorités). On a donc commencé par reprendre en main certaines parties du jardin (qui étaient à l’abandon depuis quelques temps).

Une fois toutes les mauvaises herbes et chardons retirés, nous avons attaqué l’espace des poulettes. Pour que ces demoiselles aient plus de soleil, le chéri a étêté quelques sapins que j’ai ensuite broyés. Nous avons supprimé toute une haie de lauriers afin de pouvoir installer la clôture du poulailler. Et ça ne paraît rien écrit comme ça, mais tout ce qui a été coupé a du être broyé, à l’exception des gros troncs qui sont passés dans l’incinérateur du jardin, puisque les parcs à déchets sont fermés. Autant vous dire que tout ça nous a demandé des jours et des jours.

Nous avons aussi lancé un potager. Un projet de plus qui nous tenait tous les deux à cœur mais qui ne s’inscrivait pas dans notre mode de vie. Se rendre compte que, finalement, on pouvait être beaucoup plus libre et responsable de notre consommation, nous a permis de franchir le cap. Nous avons donc lancé les semis en mars (aromates, tomates, courgettes, brocolis, etc) et les plantations en pleine terre des oignons, radis, navets, carottes et haricots en avril.

C’est magique de voir ces petites graines se transformer et sortir de terre. C’est non seulement une occupation agréable mais ça permet aussi aux enfants de se sensibiliser à la beauté de la nature (les besoins d’une plante, les différentes étapes de développement, les différents types de pousses etc). Je comprends pourquoi le jardinage est une occupation bénéfique pour le corps et l’esprit et ça apporte vraiment de la gratitude (et coups de soleil).

Maintenant, on attend de pouvoir mettre en terre les plants qui grandissent dans la véranda et on entretient religieusement nos parcelles. Hâte de voir notre première récolte !



Jouer entre eux

Contrairement à ce que je pensais, la dose d’écran n’a pas augmentée pendant le confinement. C’est même plutôt l’inverse. Ils ne regardent presque plus la télé (un peu pour le yoga le matin et quelques dessins animés le soir). Ils ne réclament même pas, en préférant passer du temps au jardin ou dans leur bar à LEGO. Car oui, nous avons sacrifié notre espace bureau (le grenier) pour y aménager un bar à LEGO. Un espace à eux où ils peuvent jouer sans devoir tamiser leur niveau sonore ou me stresser pour le rangement. On a pris le temps de trier tous les blocs par couleurs (oui, on est masos) et de tout organiser dans des bacs de rangement. Résultats : ils ont un espace vraiment sympa où ils passent des après midi complètes (pour notre plus grand bonheur).


Le confinement et nous ?

Et nous là dedans ? Parce qu’on n’est pas que des parents et des colocataires. Même si la cohabitation en mode non stop n’a jamais été un soucis pour nous, c’est parfois dur de garder à l’esprit qu’on n’est pas « que » ça. Du coup, on essaye de faire attention à ne pas sombrer dans la facilité. On s’habille, même si c’est pour rester à la maison, on s’octroie des pauses au calme, on délaisse un peu les écrans pour les jeux de société …

Cela ne nous empêche pas de stresser pour l’avenir et de saturer de cette vie en confinement. Alors, on ponctue les semaines de petits plaisirs tels qu’un bbq, un dimanche jeux de société, un épisode de Koh lanta, une nouvelle recette ou tout autre chose qui fait du bien au moral.

Et chez vous comment se passe le confinement ?

2 thoughts on “Journal d’une maman en quarantaine / Jour 35

  • Reply Tonton Droop 22 avril 2020 at 12 h 31 min

    J’aime tellement te lire… ❤️
    Et j’aime aussi le parti très positif et constructif dans la manière dont vous abordez et vivez ce confinement. Aussi une manière de baliser pour les années futures. C’est génial. Des bisous à tous les 5 et aux boulets… Et aussi aux cocottes tiens ! Miss you.

    • Reply Billie 22 avril 2020 at 13 h 25 min

      miss u too <3

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