Journal d’une maman en quarantaine / Jour 4

Aujourd’hui, le ciel est tout gris, pas de soleil ni de lumière dorée pour rendre la journée un peu plus douce. La grisaille, c’est pas bon pour le moral des troupes. Mais il faudra faire avec (ou sans c’est selon). Aujourd’hui, c’est aussi le jour off pour moi avec papa qui prend la tête des opérations. Après trois jours intenses à dévouer mes journées entièrement à mes marmots, j’avais besoin de pouvoir faire autre chose (bosser par exemple !).

Et c’est là qu’on est content d’avoir l’habitude de fonctionner en équipe (puisqu’on travaille ensemble depuis 10 ans). Je pense sincèrement qu’au delà de l’angoisse de la maladie et de la peur du manque de nourriture (ou de papier wc), la cohabitation sans interruption pourrait vite devenir pour certains un vrai défi. Mettre de l’eau dans son vin, prendre du recul, discuter et être indulgent avec soi et avec les autres… tant de petites choses qui seront vite indispensable à la survie nerveuse de tous.

Aujourd’hui, j’ai donc délégué l’intendance et l’animation des activités à super papa. J’ai donc fait moins de photos (des enfants) puisque j’ai passé pas mal de temps à photographier des jeux de société. Une journée un peu plus maussade que les autres (la météo n’est pas faite que de ciel de bleu et de soleil). Les monstres ont fait leur yoga quotidien, mis en couleurs leurs œuvres de sel, découvert un nouveau jeu de société et fait un gâteau au chocolat.


De la peinture et du sel

Papa, il est beaucoup plus zen que moi. Il court pas partout, agit étape par étape et ne lance pas mille choses en même temps. Avec lui, c’est « une chose à la fois et chacun son tour », je crois que je devrais en prendre exemple. Le matin, après le yoga c’est exercices d’école et puis bricolage. Au programme du jour, les enfants ont peint leurs œuvres en pâte à sel. Bon, ils s’illustrent surtout dans un mouvement surréaliste mais au final peu importe le résultat, c’est l’intention qui compte n’est ce pas ? (et puis soyons sincère, tout cela rendra très heureuses les mamies ^^)



Grand recensement du garde manger

Parmi mes innombrables angoisses du moment, il y a la peur de ne plus avoir de quoi nourrir ma tribu. Oui, je sais que les magasins continuent de fonctionner et que tout ne va pas s’arrêter du jour au lendemain… mais quand même. On a aujourd’hui absolument aucune idée de ce que sera demain. C’est toute la planète qui est prise en otage par un virus qui gouverne en roi sur la vie et la mort de ses sujets. Et même si je n’ai pas envie d’être pessimiste, ce blocus est parti pour durer pas mal de temps.

Notre but est d’éviter à tout prix de sortir de chez nous. A part l’extrême urgence, nous devrions pouvoir vivre en autarcie encore pendant 10 jours. On fonctionnait déjà depuis des années en faisant les courses une fois par semaine et avec le stock qu’on a dans les armoires, on devrait pouvoir tenir quelques temps. Autant ne prendre aucun risque et ne pas s’exposer (même avec un équipement de compétition et des litres de gel antibactérien).

On a donc fait la liste complète de tous les repas qu’on pouvait préparer avec uniquement ce qu’on a dans le frigo, congèlo et armoires. On prend conscience qu’en réalité, on peut survivre sans excès avec beaucoup moins que ce qu’on a l’habitude de consommer. Alors certes, ce sera pas un menu gastro, on va manger moins de viande ou de produits frais, mais ça tiendra.



ça risque de durer…

De plus en plus, les prognostiques sur un confinement à rallonge s’additionnent. Certains parlent de 10 semaines, d’autres disent que les enfants ne retourneront pas à l’école avant septembre, certains parlent d’un période de 6 mois encore… Au final, personne ne sait vraiment à quoi s’attendre. J’ai donc choisi mon camps, je serai la fourmi. Je n’ai aucun moyen d’agir sur la situation (je ne sais pas coudre de masques, je ne suis pas médecin ni scientifique, ni actif dans un secteur primaire). Du coup, mon seul moyen de palier à toutes ces angoisses, c’est de mettre en place des choses qui me rassurent et qui me donnent la sensation de préparer un avenir.

On commence donc à parler de « la suite ». L’immédiat est déjà très compliqué à gérer, il faut l’avouer, mais ne pas s’avoir vers quoi on va est encore pire pour moi. On discute donc de petits projets, de changements à longs termes à instaurer dans notre mode de vie, de choses importantes à prendre en compte. Tout ça, je vous en reparlerai bientôt.



Et moi, je surenchéris d’une varicelle !

Et comme dans un jeu vidéo (life is like a nintendo game), maintenant qu’on a l’impression de « gérer » relativement la situation, on passe au niveau supérieur avec une varicelle ! Il est vrai que c’est un peu tant mieux qu’il le fasse maintenant (d’une part, c’est mieux de la faire étant petit mais en plus il ne contaminera personne à part nous). Ces petits boutons expliquent l’état grognon et les symptômes de notre petit blond. Une chose en plus à surmonter mais pour l’instant, « ça va » : )


Raconter des histoire avec Fabulia

Et vous ne faites même pas de jeux de société ? Et bien, en réalité, on n’a pas encore eu le temps ! Et pourtant, ce n’est pas le choix qui manque ! En cette période de confinement, les enfants ont la chance d’avoir une très grande ludothèque pour passer le temps. Ce sera l’occasion pour nous aussi de prendre le temps (qu’on n’a généralement pas) de jouer avec eux.

On a eu la chance de recevoir Fabulia juste avant le confinement. Fabulia, c’est le jeu dont tout le monde parle depuis des semaines ! Des illustrations magnifiques, un principe d’histoire tout mignon et des animaux plus choupis les uns que les autres. Les enfants étant encore petits, on y a joué en mode coopératif (et c’était déjà pas facile de leur apprendre la diplomatie et de ne pas voter pour leur propre choix). Je vous présente en détails ce magnifique livre/jeu tout bientôt sur le blog !


Atelier gâteau au chocolat

Voici une des autres activités qu’on avait très envie de faire en famille : la cuisine. Oui mais quand on a fait nos dernières courses, on était loin d’imaginer qu’il allait falloir tenir loonnnnngtemps avec les provisions et qu’il serait bon d’acheter certains produits en grande quantité (comme les oeufs par exemple). Du coup, on sait que ça sera une activité plus « rare » mais il n’empêche qu’il n’y a pas mieux qu’un gâteau au chocolat pour remonter le moral des troupes ! C’est paraît-il un excellent antidépresseur.

Pour lier l’utile à l’agréable, on en a profité pour parler avec les enfants des différents ingrédients utilisés. Tiens d’où vient le lait ? Comment on fait du beurre ? Combien d’oeufs pond une poule par jour ? etc.



On prend des nouvelles des grands parents

Normalement chez nous, le jeudi, c’est « le jour de mamie ». Depuis la naissance de notre grand, c’est une tradition à laquelle on ne déroge pas ! Mais cette fois, c’est par écran interposé qu’on pourra passer du temps ensemble. On a appelé toute la team « grands parents » pour prendre de leurs nouvelles et leur donner des nôtres. Même si il y a des moments où ces trois petits diables nous tapent sur le système, je suis vraiment reconnaissante de les avoir avec nous. On a donc décidé de filmer un peu de notre quotidien chaque jour, d’une part pour en garder le souvenir mais aussi pour pouvoir partager cette vidéo à tous les grands parents qui sont en manque. Pensez à leur envoyer des photos, des vidéos, des dessins et autres par mail, FB ou whatsapp.


Mercis

Et comme un peu partout en Europe, on a terminé notre journée sur la terrasse pour applaudir toutes les personnes qui affrontent cette maladie jour après jour pour nous permettre de continuer à vivre. Que ce soit tout le personnel hospitalier, les personnes travaillant dans les magasins ou stock, les services postaux et de livraisons et tous les autres. Merci de risquer votre santé et celle de votre famille pour le bien de la communauté. Merci de travailler sans relâche, deux fois plus et avec la peur au ventre pendant que nous restons chez nous avec nos enfants.

Et chez vous, comment se passe la quarantaine ?

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